Noël, ça sent le sapin

Dans cet article humoristique et sarcastique, je dénonce l'impact environnemental désastreux de Noël, mettant en lumière la surconsommation, le gaspillage et la pollution liés à cette période festive.

Noël, ça sent le sapin
Photo by David Beale / Unsplash

Pour commencer, comme vous le savez peut-être, et malgré la *** de couche de gel qui commence à envahir mon pare-brises chaque matin, la terre se réchauffe, le climat perd le Nord... et semble d’ailleurs l’avoir déplacé par chez moi. 

Et forcément, comme nous sommes en décembre, les fêtes de fin d’années arrivent, le moment semble bien choisi pour parler… d’écologie. 

Oui vous avez bien entendu: d’écologie. 

Vous auriez parié quoi? Noël? 

C’est justement le sujet: Noël et l’écologie. 

On va donc troquer le père Noël pour Noël Mamère.

Disons-le honnêtement, à part pour les amateurs de raclette, c’est une période assez désagréable, le mois de décembre: 

On se gèle les miches toute la sainte journée, avec un soleil aussi glandeur qu’un employé de la Poste syndiqué chez force ouvrière. 

Hé oui, regardez:  il est se lève une heure après moi, se couche alors que j’ai pas encore fini de bosser et franchement, honnêtement, le travail accompli est pas top : 

On a un éclairage mouaif et un réchauffage assez boarf. 

Je met un 6/20 et encore je suis sympa, il faudra se reprendre au trimestre prochain sous peine de redoubler.

Mais voyons le côté positif des choses: C’est beau noël.

C’est le moment où les villes et villages se parent de leurs magnifiques apparats de fêtes.

Avec ces décorations aux réverbères, brillantes telle des rivières de diamants le matin (grâce au putain de givre, encore lui) et scintillantes telles des constellations la nuit (grâce à la fée la fée électricité), avec ces vitrines ornées de de guirlandes clignotantes, que nos rues et ruelles sont belles à Noël même si ça pelle…à déneiger.

Et là j’ai envie de faire un jeu de mot facile et usé comme une corde chez France Télécom:

A Noël, ça sent le... sapin.

Ça sent le sapin oui:  pour notre chère planète Terre.

Quand on y pense, c’est quand même un peu absurde de dépenser des GigaWatts pour alimenter des guirlandes électriques à l’exacte même époque où mes pauvres convecteurs sont à fond et peinent à réchauffer ma demeure. 

En plus ça correspond exactement à l’époque où nous nous éclairons le plus avec nos sources de lumières artificielles, incandescentes ou fluorescentes.

Alors j’en entend déjà réagir:

«Mais Phil, tu racontes n’importe quoi, moi je t’écoute depuis Tahiti, il fait jour longtemps et il fait bon, parce que c’est l’été.»

Alors oui c’est vrai, dans l’hémisphère Sud, Noël se fête l’été.

J’aurais presque dit bien joué, mais ne criez pas victoire trop vite:

Je tiens à rappeler aux petits malins que la majorité de la population, et donc de ceux qui célèbrent Noël se trouvent dans la moitié Nord de notre petit caillou spatial en dérive cosmique.

Ceci étant dit, les guirlandes ne sont que le premier des multiples clous scellant le cercueil planétaire, harmonieusement décoré à la bombe CFC de neige artificielle.

En effet, certains hyper & supermarchés font ce qu’ils appellent des «nocturnes» lors desquelles ils ouvrent beaucoup plus tard que d’accoutumé, et il y en a même qui ouvrent le dimanche.

Ça ne paraît pas être énorme comme changement, et en plus c’est vrai que c’est pratique en cette période d’achats, mais imaginez la différence de consommation d’électricité engendrée par l’ouverture plus longue des centaines de milliers de ces géants d’acier mal isolés, surchauffés et éclairé artificiellement où une horde ininterrompue de populace va tenter d'oublier leur avenir incertain sur fond de marasme économique et d’injustices sociales.

Alors que c'est con, quand on y pense… à un mois près c'est les soldes !

Il faut avouer qu’à l’heure du nucléaire la production d’électricité n’est pas un problème.

Le nucléaire ? Boarf, on est un peu inquiet pour les centrales parce que c’est chez nous, mais à part ça…

On s’en préoccupe tellement pas que je suis certain de vous apprendre que la majorité de l’uranium est extrait au Kazakhstan, pays que ni vous, ni moi ne savons orthographier ou placer sur une carte. 

Alors que pour le pétrole, bah on voit très bien où se trouve l’Arabie Saoudite.

Mais imaginez une seconde le drame si nous venions à être sur une production électrique 100% solaire par exemple: ce sera au moment où on consomme le plus qu’il y a le moins d’électricité.

Il faudrait faire des choix cornéliens: «Ce soir les enfants, vous choisissez, c’est chauffage, four ou guirlande»

Mais tant qu’on aura pas eu notre catastrophe nucléaire bien de chez nous, et tant qu’on saura creuser des trous pour y mettre des tonnes d’uranium, continuons donc à penser que l’électricité n’est pas une denrée limitée.

Il y en a par contre qui sont réellement malmenée à Noël, et notamment le bois.

A commencer par les hectares de forêts de sapins joyeusement abattus, emballés, transportés puis vendus dans ces tentes chauffées qui poussent de manière saisonnières sur les places handicapés des parkings.

Ces mêmes sapins dont vous désacralisez le cadavre de milles et une guirlandes moqueuses et vulgaires pour tenter d’émerveiller les “jeunes” (qui d’ailleurs ne souhaitent que de déballer et utiliser leur dernier iPhone, notamment afin d’évacuer, en 4G, la détresse orgasmique inhérente à l’adolescence, dans l’intimité de leur chambre).

Ces mêmes sapins, disais-je, dont, après avoir pesté contre les épines qui osent tomber et se se fichent dans vos plantes de pieds, vous jeterez négligemment les restes décharnés dans la rue une fois les fêtes finies tout en ayant l’impression d’avoir fait une bonne action puisqu’il est emballé dans un sac à sapin caritatif.

Et pour ceux qui se gaussent car ils ont un sapin synthétique réutilisable... et bien… ben j’ai bien la flemme de vérifier si c’est plus ou moins polluant qu’un sapin naturel sachant qu’il faudrait compter le transport unique ou annuel, le fait qu’il est en plastique, son renouvellement moyen... mais c’est toujours plus polluant que pas de sapin du tout. Et toc.

Mais les sapins ne sont pas les seuls à trinquer à Noël: le bois au sens large voit son espèce partir en fumée.

Justement il y a le cas des fanatiques de la cheminée au feu de bois, des peaux de bêtes, de la coupe de champagne et de la présence (requise) d’une fille de peu de morale (mais de beaucoup de souplesse).

Mais sachez qu’à Noël, il y a non seulement ces heureux propriétaires de ce mode de chauffage si agréable qui vont s’en donner à coeur joie, mais aussi les bourgeois qui ont une cheminée «de décoration» qu’ils n’allument que pour émerveiller leurs hôtes durant les réveillons qui vont, bah justement, s’en servir.

Et si vous pensez que j’ai fait le tour de l’utilisation du bois à Noël, vous êtes loin du compte. Et oui qui dit bois ne dit pas forcément QUE sapin ou feu de cheminée.

Que dire de l’influence de nos correspondances?

Vous avez sûrement acheté carte de voeux pour votre grand-mère? Et surement aussi une enveloppe? C’est vrai que c’est le meilleur moyen de vous éviter d’aller la voir et devoir passer trois heures avec comme bruit de fond la vieille horloge du vestibule.

Comme je vous comprends, je suis parfois moi aussi un petit fils indigne.

Cette fois que vous habitez Paris, Toulouse, Bordeaux, la réunion ou Tahiti. Hemisphère Nord ou hémisphère Sud cette fois pas d’échappatoire, vous êtes tous concernés! 

Rien que cela représente à l’échelle du monde des hectares entiers de forêts ravagées, broyées, laminées et parfois plastifiées.

Mais encore ce n’est pas l’utilisation du bois la plus massive, ni la plus absurde. 

Si je vous dit “papier”...

Dans le domaine de la stupidité profonde, rien ne peut battre l’ennemi n°1 des arbres à Noël: le papier cadeau.

A mon sens il n’y a pas de concept plus risible et plus futile que le fait de dépenser argent et ressources planétaires que le fait d’entourer nos présents d’un écran visant à maintenir un pseudo-suspens durant les quelques minutes séparant la distribution de l’ouverture des cadeaux.

Sans compter que la stupidité est encore plus grande dans le cas des paquets TUPUE. 

Vous ne voyez pas ce dont je parle? Mais si voyons! Ces packs de parfums/gel douche/shampoing qu’on ne trouve quasiment qu’à Noël et qu’on offre au cousin éloigné dont on ne connais rien. 

Bon, et bien puisqu’il sont souvent ornés de décorations assez spécifiques à la période des fêtes, pourquoi ne pas aller plus loin et faire directement un emballage opaque? Hop, une étape de gagnée! un papier économisé! 

Vous avez vu j’ai déjà le slogan pour vous: une étape de gagnée! un papier économisé! 

Allez vous pouvez l’utiliser librement, c’est cadeau, après tout, bah c’est Noël!

Et puisqu’on parle des arbres, parlons des arbres fossiles ! (pour les deux au fond, on va parler pétrole)

Ces cadeaux, ce papier cadeau, les sapins en plastique et les cartes de voeux… 

Il faut bien acheminer tous ces produits depuis l'usine à l’autre bout du monde, où les lutins modernes du neo-libéralisme ont fabriqué ces objets de leurs petites mains d'enfants... ou d'adultes, j'avoue que c'est parfois difficile à dire avec les asiat… heu, les lutins.

Et les cartes de voeux, il faut bien les faire transiter de la boite aux lettre jaune taggée à celle, pas forcément jaune et pas forcément taggée, de la maison votre grand-mère!

Ces transports dans tous les sens créent une surconsommation de pétrole phénoménale... 

Mais ce n’est pas fini:

Vous connaissez la fameuse expression «on se voit à Noël»? C’est le signe que Noël est aussi et surtout le moment, malheureusement des fois annuel, où les familles se retrouvent pour s’échanger les-dits cadeaux emballés donc je parlais il y a peu.

Et en majorité, vous allez prendre la voiture! Et les autres? Ben l’avion ! et les derniers qui restent… ben justement ils risquent de rester sur place s'ils ont choisi le train… oui je sais c’était facile.

A cette surconsommation liée aux transports en tout genre, il faut aussi ajouter celle liée à ceux qui croyaient s’en tirer à bon compte dans cette chronique: ceux qui se chauffent au gaz ou au fioul et qui utilisent basiquement du carburant fossile alors que justement je viens de démontrer que c’est le moment où déjà on en consomme un max, pauvres fous.

Tout cela génère de la pollution au dioxyde de carbone et accentue le dérèglement climatique.

Mais puisqu’on parle de pollution, parlons de la pollution sonore avec ces fameux musiques et chants de Noël, diffusées dans les centres commerciaux, les rues piétonnes, sifflotés par vos collègues...

Ce chants sont tellement niais et culcul la praline, qui les écouteraient en dehors de la période des fêtes ? Personne.

En plus ils vous tournent dans la tête pendant 6 mois et grillent nos cerveaux en nous donnant envie de boire pour oublier les airs et les paroles débiles:

«Vive le vent» par exemple… MAIS QUI AIME LE VENT??? Vous vous imaginez chanter «vive la pluie», vous?

vive la pluie, vive la pluie, vive la pluie qui mouille

j’suis trempé jusqu’au slip et je me gèle les ***

…hemm

Bref.

Si on résume, ça fait un sacré génocide ! 

Sapins, bûches, parfums, alcools, canards, dindes, huîtres, chocolats, tympans et ma putain de santé mentale… Ils le savent tous: Ils ne passeront pas l’hiver.

Peut-on encore considérer Noël comme une fête et non une orgie planétaire composée de gâchis, d’estomacs trop remplis et de gueules de bois enrhubées et renifflantes ?

Je pense bien vous avoir démontré que non.

Que faire face à cela ? Pas grand chose.

«Il nous reste encore la possibilité de nous choco-suissider» me direz vous.

Alors plutôt que de me rendre responsable de vagues de défenestrations, tel un cadre de chez Renault (rho bordel, la vanne de 2007), je vous propose de m'arrêter là et je m’en vais m’occuper des multiples cadeaux à emballer car ça va prendre du temps. BEAUCOUP de temps.

Et oui, comme chaque année, je me suis fait avoir et j’ai oublié de faire une provision, tel l’écureuil sentant… bah l’hiver venir, justement, des petites pochettes à la sortie de la RNAC, si pratiques, et gratuites, qui disparaissent COMME PAR HASARD chaque Noël.

A leur places des stands de scouts ou autres associations bienveillantes vous proposent d’emballer vos présents contre une somme symbolique... donc démesurée. 

Quand les scouts délaissent les églises au profit des temples du consumérisme, rétrospectivement Marie aurait peut-être dû utiliser un cintre. 

Mais bon, grâce à ces stands, et à vos dons, vous ressentirez un peu moins de culpabilité lorsque vous croiserez le regard du SDF maintenu hors du centre commercial et dont le chien surgelé est décollé du sol à la pelle à neige par des intérimaires précaires payés au rabais arborant par -4°C le gilet du magasin et le désormais imposé bonnet rouge à ponpon blanc clignotant.

Bref, comme chaque année j’ai décidé par manque d’option alternative d’emballer moi même mes cadeaux.

Et comme chaque année, j’ai acheté 2km de scotch marron chez casto pour la petite dizaine de cadeaux à offrir et comme chaque année je vais me scotcher les deux mains à l’intérieur.

C’est évidemment sans compter les dizaines de cartes et de petit message obligatoirement sympas qu’il va falloir que j’écrive pour aller avec les cadeaux. N’étant pas d’humeur, ça risque de ne pas être folichon.

Et en plus cette année passée, j'ai pris du poids, apparemment suffisamment pour avoir été unanimement désigné pour représenter le plus gras mensonge fait aux enfants, l'homme enrobé des couleurs de Coca-Cola, rouge jusqu'à ses joues dignes d'un alcoolique bourré à la villageoise et qui entretient une relation esclavagiste avec les êtres de petites taille et une autre plus ambiguë avec les rennes.

Faut que je trouve un costume… et des anti-dépresseurs.

J’ai donc du sapin sur la planche, je vous quitte: 

Joyeux Noël à tous, à toutes ainsi qu’aux autres!